Layer Cake

 

Un film de Matthew Vaughn

 

D’après le roman de J.J. Connolly

 

Avec Daniel Craig, Tom Hardy, Jamie Foreman, Sally Hawkins, Burn Gorman, George Harris, Tamer Hassan, Colm Meaney, Michael Gambon

 

Matthew Vaughn, producteur des films de Guy Ritchie, décide pour la première fois de passer derrière la caméra avec l’adaptation de ce roman de Connolly, Layer Cake.

 

Et autant dire que ce coup d’essai est un réel coup de maître. Le film ne souffre en effet que de peu de défauts.

 

Layer Cake raconte l’histoire d’un homme, dealer en haute sphère, brassant des millions. Il se voit confier par son boss une mission complètement différente, retrouver la fille d’un de ses amis qui a disparu. Aidé de ses associés, il va essayer de retrouver la jeune fille, tout en essayant de se débarrasser d’ecstasy dérobée par un intermédiaire foireux à des serbes sanguinaires. Il aimerait aussi bien pouvoir raccrocher de ce milieu.

 

Ce film, sombre, violent, acéré, s’inscrit dans la lignée de Traffic. Pas de concession, le trafic de drogue à haut niveau, pas celui des bas-fonds, mais celui du business, de l’économie parallèle et richissime, là où les kilos côtoient les millions.

 

Un milieu où les coups bas sont permis et bien plus que monnaie courante.

 

Vaughn réalise un film extrêmement complexe, avec de multiples sous-intrigues, énormément de personnages sans pour autant perdre le fil de son intrigue principal, sans perdre son personnage qui au fil des scènes prend une ampleur que lui-même n’aurait pu soupçonner.

 

La réalisation est impeccable, de la scène d’ouverture en passant par les quelques flashback et la fin du film, pour une fois loin d’être convenue. Baigné d’une musique impressionnante (Craig Armstrong et d’autres…), Layer Cake est un très bon film policier qui s’appuie sur les codes du genre mais qui ne se perd pas dans son propre et complexe scénario.

 

Ce film raconte aussi l’histoire d’un homme qui ne se définit pas comme un gangster mais comme un businessman. Trahi par son propre boss, il va devoir apprendre à devenir temporairement le gangster qu’il ne voulait être, sombrant parfois, se relevant souvent. Un chemin de rédemption pour aboutir à une liberté désirée et retrouvée, loin de ce milieu où la confiance est difficile à obtenir, difficile à nourrir et conserver.

 

Vaughn a réunit autour de Daniel Craig, l’impeccable dealer sans nom, un casting composé de solides comédiens, de George Harris à Michael Gambon, en passant par Tom Hardy ou Colm Meaney, des gueules qui ne sont pas des noms mais qui apportent au film un côté solennel et plus réaliste que s’il avait réunit des stars pour pouvoir faire une promotion différente. Chaque personnage a sa propre histoire et Vaughn réussit avec brio à éviter le piège de la caricature facile.

 

A la vue de ce premier film, nous attendons le prochain avec beaucoup d’impatience. Layer Cake peut déjà se ranger dans la catégorie des classiques du cinéma policier. Nerveux, ambitieux, solide, impeccable.

 

Layer Cake vous prendra et ne vous lâchera pas jusqu’à la fin !!

 

 

Arnaud Meunier

13/07/2005